Autres aspects • D’un point de vue commercial également, la créa- tion d’une société en Allemagne présente certains avantages. En effet, une société allemande avec une adresse commerciale en Allemagne véhicule la confiance auprès de la clientèle, des partenaires com- merciaux et des autorités locales. Recommandations • Avant d’entrer effectivement sur le marché allemand, il est nécessaire d’analyser et d’optimiser les éventuels risques fiscaux, notamment ceux découlant de la pro- blématique de l’établissement stable. • Il peut dans certains cas être opportun d’interroger l’administration fiscale afin d’obtenir son avis contrai- gnant sur la question via une demande de rescrit (« steuerliche verbindliche Auskunft »). • Si le risque de constitution d’un établissement stable ou de présence d’un représentant permanent est avé- ré nous vous recommandons de transférer l’activité en Allemagne dans une filiale, éventuellement en créant une nouvelle société. • Enfin, en cas de contrôle de l’administration fiscale allemande, nous vous invitons à prendre contact le plus rapidement possible avec l’administration fiscale, à l’aide d’un avocat spécialisé. Signaler votre volonté de coopérer en transmettant notamment tous docu- ments demandés est essentiel afin d’éviter les sanc- tions mentionnées ci-avant. Les aspects comptables et déclaratifs • Les obligations déclaratives et comptables d’une société et d’un établissement stable sont quasiment identiques. • La gestion courante d’un établissement stable n’est pas moins couteuse que celle d’une société, au contraire. En effet, la comptabilité d’un établissement stable doit être établie selon la réglementation allemande puis retraitée pour être intégrée au résultat de la société étrangère. De plus, l’attribution du bénéfice à l’établissement stable est souvent délicate et remise en question par les administrations fiscales. Ainsi, en raison de ces complexités, les coûts de la ges- tion courante d’un établissement stable peuvent être jusqu’à deux fois supérieurs aux coûts engagés pour une société. Les aspects fiscaux • A l’exception de la taxe commerciale, la société fran- çaise est redevable des impôts en Allemagne pour son établissement stable. La société allemande est, quant à elle, redevable des impôts sur son activité. • L’établissement stable, et donc la société française, est imposé en Allemagne sur les bénéfices réalisés en Allemagne. La société allemande est en principe impo- sée sur ses revenus mondiaux. • L’interposition d’une société devrait dans la majorité des cas être neutre en termes de remontée des bé- néfices. Au sein de l’Union Européenne, les distribu- tions de dividendes sont en effet exonérées de rete- nue à la source sous certaines conditions (notamment une détention minimum de 10 % et une durée de dé- tention minimum de 12 mois). A défaut, les conven- tions fiscales conclues avec l’Allemagne prévoient en général des dispositions similaires de réduction voire de suppression de la retenue à la source prévue en droit national. • Il peut être tentant de ne pas déclarer un établisse- ment stable en début d’activité sur le sol allemand. Toutefois, il est important d’avoir conscience qu’il s’agit d’un pari risqué qui peut avoir des conséquences fis- cales très importantes en cas de contrôle. En effet, l’administration fiscale allemande a la pos- sibilité de redresser la société sur une période de 10 ans. Outre l’impôt éludé en Allemagne, la société devra payer des intérêts de retards et une amende pouvant être très élevée. A cela peuvent s’ajouter des conséquences pénales pour le dirigeant, telles qu’une peine d’emprisonnement ou l’interdiction de gérer une entreprise. Droit fiscal des entreprises en Allemagne 9